Faire entrer les arbres dans la ville
L’idée d’une cité végétale a longtemps nourri l’imaginaire des urbanistes et des architectes. En Belgique, Luc Schuiten est sans doute la figure la plus marquante de cette ambition un peu folle qui devient jour après jour une réalité tangible. Depuis plus de 40 ans, le Bruxellois formé à l’Académie Royale des Beaux-Arts défend ardemment l’archiborescence – une forme d’architecture utilisant principalement pour matériaux de construction toutes les formes d’organismes vivants ou d’organismes inspirés du vivant – et sa philosophie inspire aujourd’hui de très nombreux projets, en Belgique comme à l’étranger. Dans le même temps, portée par les progrès technologiques, la construction en bois s’affirme comme la solution d’avenir face aux enjeux climatiques et à la concentration urbaine.
Selon les chiffres de la Banque Mondiale, 4,4 milliards de personnes vivent en ville, soit 56 % de la population mondiale. À l’horizon 2050, cette proportion devrait atteindre 70 %. L’aménagement des espaces urbains en sera radicalement transformé, avec la nécessité de repenser la mobilité, en intégrant autrement l’automobile dans les réseaux et en réduisant le bilan carbone des villes. En banlieue parisienne, dans l’ombre des tours très bétonnées du quartier d’affaires de La Défense (le plus grand d’Europe), le projet Arboretum est un parfait exemple d’intégration du vivant dans l’architecture et l’urbanisme, avec une réflexion globale sur les transports, les rythmes de vie et la durabilité.