missing translation: fa.article-intro.reading-time – 02/17/2023
What’s going on
Le 14 février 1981, Marvin Gaye débarque à Ostende. L’immense chanteur soul, qui n’en finit plus d'enchaîner les revers personnels et professionnels, vient trouver refuge en Belgique chez son ami le DJ et promoteur de concerts Freddy Cousaert. Il passera un an et demi dans la cité flamande, où il composera et enregistrera son dernier album – Midnight Love – sur lequel figure son plus grand succès, Sexual healing. De cet épisode parfois méconnu, le studio ostendais Re-Volt a tiré l’inspiration pour une lampe de chevet aux allures de transistor vintage, sobrement baptisée Marvin. Derrière les jalousies en bois clair, l’intensité lumineuse peut varier pour diffuser une ambiance plus ou moins soul et le potentiomètre évoque en filigrane celui de l’emblématique boite à rythme Roland TR 808, qui donne à Sexual Healing son cachet unique. La malice et l’élégance se rejoignent, dans un design hors du temps et pourtant totalement actuel. Un parfait exemple de l’approche volontairement décalée, mais toujours sur le fil de l’émotion, adoptée par les trublions de Re-Volt.
Réilluminer les luminaires
À l’origine de ce projet, Sofie Claeys et Bernard Rommens, deux designers ayant roulé leur bosse de l’architecture d’intérieur à la création graphique en passant par le développement de produits et qui ont décidé de réaffirmer leur amour de la lumière. Une lumière qui dure et qui se démarque sciemment des courants de mode. Leur douce révolte a donné naissance à Re-Volt, une série de luminaires hors du commun, exclusifs et pensés pour passer les outrages du temps « Tout le monde en a conscience, un bon éclairage est la clé pour créer une ambiance », confirment d’une même voix Sofie et Bernard. « Il y a naturellement des différences techniques entre l’éclairage d’un lieu de travail ou d’un salon, mais cela ne veut pas dire qu’une lampe de bureau doive forcément être froide ou ennuyeuse. Le marché de l’éclairage était devenu selon nous plutôt monotone ces dernières années, avec toujours les mêmes tubes blancs et noirs… Nous avions envie de nous révolter un peu vis à vis de tout cela. Nous voulions redonner une étincelle de vie à l’éclairage, c’est ainsi que Re-Volt a vu le jour ».
Réparer, réutiliser, réinventer
Autre élément fondamental de la philosophie Re-Volt, la durabilité. Elle prend la forme d’un refus de l’obsolescence programmée, qu’elle soit physique ou esthétique. « Nous sommes convaincus que ce qui ne change pas est finalement intéressant dans un monde où le changement devient de plus en plus vite une constante. Nous concevons des luminaires qui survivent, tant en termes de design que de qualité », précise Bernard. « Toutes les pièces peuvent être remplacées, ce ne sont pas des objets à jeter à la poubelle au premier défaut. Personnellement, j’aime quand je peux réutiliser un meuble ou un objet ancien dans mon intérieur ». Les créations de Re-Volt puisent donc dans un patrimoine et un imaginaire communs, voyageant entre les époques sans jamais vraiment se fixer dans l’une d’elle mais en ouvrant la possibilité pour chacun de les intégrer à sa propre décoration. En laissant réellement toute latitude de réparation mais aussi de transformation ou de personnalisation, Sofie Claeys et Bernard Rommens abandonnent aussi un peu de leur orgueil de designers pour ouvrir le champ de la créativité à tous leurs clients.
Une lampe en or
« Dans le passé, tout était fabriqué de manière à résister à l’épreuve du temps, quoi qu’il arrive », poursuit Sofie. « Les objets qui se patinent bien, qui vieillissent bien, ont énormément de charme. Notre Light Machine par exemple peut tout à fait prendre un coup ou une bosse sans perdre de sa beauté et de sa personnalité, au contraire ». Inspirée à la fois par les projecteurs de cinéma – façon âge d’or d’Hollywood – par les jerrycans de l’armée américaine et par certains éléments de machineries industrielles, cette autre création de Re-Volt a été récompensée d’une médaille d’or par les prestigieux Henry van de Velde awards, les oscars du design en Flandre. Le cube inclinable, aux lignes épurées mais néanmoins immédiatement reconnaissables, est devenu depuis un classique, en l’espace d’à peine deux ans. Sofie Claeys et Bernard Rommens n’ont pas pour autant choisi d’en concevoir de confortables déclinaisons à l’infini. Tout comme pour Marvin, ils ont au contraire continué à brouiller les pistes, que ce soit avec leur lampe de plafond Mister T ou leurs lampes de bureau Officer aux longs coups filiformes. Et toujours sous le signe de la couleur, une de leurs autres marques de fabrique. On attend avec impatience leurs prochains éclairs créatifs.
